Egalite

De Apocalypsis
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Mac Polar

Les derniers camps de travail et de reeducation proletaires etaient sur le point de fermer. Mac Polar II s’etait rendu dans son camp de predilection. Le vent y soulevait la poussiere, ici et la, devant les batiments vides, derniere agitation d’un ensemble immobile, d’un lieu desaffecte par le mouvement de l’Histoire. Le proletariat s’etait finalement emancipe, les Anciennes Elites avaient disparu, l’homme retrouvait enfin sa liberte promise.

Mac Polar baissa les yeux au sol. La terre battue par les pas des ennemis du regime lui rappella que la lutte n’avait pas ete facile. La contestation avait laisse ses marques, meme dans ce camp. En l’an 27 apres la liberation de Newdeun, une contrerevolution bourgeoise avait eclatee du camp de Polargrad, qui avait bien failli mettre en peril les acquis proletaires de la galaxie. Emmenee par la faction la plus feroce de l’ultremisme, qui deja a l’epoque ne reculait devant rien, quelques hommes s’etaient echappes de ce lieu de redemption proletaire. Triste periode que celle ou les hommes refusent leur emancipation.

Il avait fallu employer les grands moyens pour que l’histoire reprit son cours. Ici et la, dans les fils barbeles, on voyait encore le bleu de la toge de l’Abbe; des lambeaux de tissu flottaient, emportes par les hurlements d’un vent solitaire. Ah Ramouflon! Desormais tout acquis a l’emancipation du peuple, c’etait un de nos plus grands proletaires. Travaillant sans relache a la fabrication de kamikazes, il se sacrifiait desormais sur les chaines de production pour la defense du socialisme, et etait l’origine d’une nouvelle science, le stakhamouflisme.

Mac Polar II quitta le camp de Polargrad et se rendit a l’usine, dans l’espoir d’y croiser le Camarade Ramou. Lieu de vie, l’usine de Yodagrad abritait des centaines de proletaires joyeux et epanouis dans leur travail. Bientot, selon les previsions du Comite Central, l’automatisation complete de la production reduirait a zero le temps de travail humain. Malheureusement, le camarade n’etait pas la; probablement, courait-il proletairement dans les montagnes, l’esprit libere. La franche camaraderie qui regnait sur la chaine de production n’etait pas sans rappeller les reunions du politburo, sabotees recemment par des terroristes bourgeois. Cet incident n’avait bien evidemment pas empeche la revolution; source cependant d’une desinformation certaine, il avait temporairement retarde le mouvement de l’Histoire post-revolutionnaire.

Mais le jour etait enfin arrive. Mac Polar contacta le camarade Yersin, et lui confirma la fermeture definitive des camps. L’infrastructure serait mise a disposition du systeme scolaire; tous profiteraient ainsi de l’enseignement divulgue au plus haut niveau dans l’Universite Redsamourai. Quelle chance pour le proletaire que de suivre des cours du repute gardien de la doctrine AlphonseHubert !

Synoxis et Wima eurent tout de meme un petit pincement au coeur au moment de fermer leurs valises. Ils descendirent de l’hotel “le Sans-Terre” et s’en furent rejoindre Mac Polar II a la gare spatiale de Samourie. Tout etait au point. L’administration de la diplomatie, du territoire et des richesses serait autogeree. Ils pouvaient donc partir. Ils s’embrasserent longuement, avant de monter dans le VME qui les attendait. A l’interieur, Maitre yoda, AlphonseHubert, Yersin, Sayyadina, wima, Synoxis.. A l’etage, Mac Polar eut le plaisir de rencontrer necrid, qui l’attendait pour une partie d’echecs. Mac Polar posa ses bagages, deposa le dernier numero du Proletaire Dechaine qu’il avait dans la poche et poussa le pion Dame. En route vers Egalite! Mac Polar quittait l’oeuvre de toute sa vie. Il ne put revoir une ultime fois le peuple. Les portes etaient fermees. Le VME s’envolait vers de nouveaux horizons. En bas, ses camarades et amis chantaient.

“El pueblo, unido, jamas sera vencido El pueblo, unido, jamas sera vencido”


Maitre Yoda

Maître Yoda était réunie avec tous ses fidèles Camarades de l’AST-Canal Historique dans le bunker du Politburo, sur la planète Berk en Brousse. L’ambiance était calme, apaisée, un sourire tranquille flottait sur chaque visage.

Yersin et AlphonseHubert discutaient allongés dans des hamacs, bercés par les ronronnements des réacteurs atomiques ils savouraient le repos des guerriers.

Sirotant une tasse de thé, Mac Polar II et Persée étaient plongés dans une partie de Go, dédiant enfin leurs réflexions stratégiques à autre chose que la guerre contre la tyrannie.

Kela, enceinte de plusieurs mois, écrivait un poème retraçant l’épopée de la Galaxie Origine, afin de d’enseigner à l’être qu’elle portait le sens de l’Histoire et l’amour de la paix.

Wima était le seul dont l’expression laissait transparaître une once de nostalgie, son esprit errait encore dans les ruines Galaxie Origine, à la recherche de la douce Sayyadina. Il fut interrompu dans ses méditations par un énorme impact à la surface de la planète.

Tous se levèrent comme un seul commandant, inquiets d’un possible contretemps à l’approche de l’heure H. Ils se ruèrent vers le point d’impact, et là, quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’ils virent la capsule de sauvetage de Sayyadina éclatée sur le sol aride de Berk en Brousse. La Camarade Sayyadina gisait quelques mètres plus loin, agonisante. Elle puisa alors dans ses dernières forces pour leur révéler la vérité sur sa trahison avant de sombrer, inconsciente. Sayyadina avait été empoisonnée à l’ultrèmine, la substance utilisée par l’abbé ramouflon pour contrôler l’esprit des ultrèmes et des disciples. Vladok avait versé cette substance neurotoxique dans le verre de Sayyadina un soir à la Taverne. Un choc émotionnel intense lui avait permis de recouvrir la raison, lorsque Napoléon lui servit à dîner un Yodina rôti. L’instinct maternel s’était réveillé au contact de la chair brûlée de l’enfant, et son esprit avec lui. Elle avait immédiatement quitté les ultrèmes, non sans leur avoir envoyé ses remerciements atomiques, et était partie à la recherche de ses Camarades de toujours. Ils transportèrent Sayyadina à l’intérieur du bunker, afin de lui administrer une injection de jus de castor lapon pour lui redonner vie et de l’emmener avec eux vers la galaxie Egalité.

Ceux-ci, heureux de ce retour inattendu, décidèrent que le temps du départ était arrivé. Ils avaient découvert les secrets de l’anomalie magnétique de la Galaxie Origine. Ils s’apprêtaient enfin à exploiter leur connaissance de la faille numérique.

Apaisés par le sentiment du travail accompli, les membres de l’AST regardaient leur œuvre avec satisfaction. Cet accomplissement, conquis à force de sang et de sueur, avait permis de réunir les conditions de l’émergence de l’égalité réelle dans la Galaxie Origine, grâce aux plans de destruction de la galaxie enfouis dans les entrailles de Savoir Universel.

Le prolétariat de la Galaxie origine était à la veille d’un bouleversement sans commune mesure. Demain il sera sur un pied d’égalité avec les capitalistes ploutocrates qui l’exploitaient jusqu’alors. Les richesses des planètes seront enfin utilisées librement. Le peuple galactique pourra enfin relever la tête et travailler à la prospérité collective. Les hommes vivront enfin en paix.


Les membres de l’AST laissaient derrière eux leurs Camarades de l’Armée Fidèle, dont l’émancipation représente la fierté de l’Armée des Sans Terre et de son Université. Ceux-ci, amenés à construire la nouvelle société galactique dans cette Galaxie revenue à son état d’origine, sauront le faire dans le respect des valeurs des Sans Terre dont la première d’entre-elles, la solidarité. Ils auront avec eux Alcibiade, dernier représentant de l’AST dans la Galaxie Origine. L’AST, fière des succès militaires accumulés contre les ultrèmes aux côtés de la Résistance, a confié la régence de Feu Vercors et de Feu Pandémonium aux membres du Comité Galactique de Résistance.


Unis comme un seul Homme, les Camarades de toujours partirent en chantant rejoindre la section AST de la Galaxie Egalité où les Camarades Red Samourai, Loulou de Himmel, Les Cent Familles, LensA, Nécrid et Synoxis préparaient déjà les luttes à venir.

El pueblo unido, jamás será vencido, el pueblo unido jamás será vencido...

De pie, cantar que vamos a triunfar. Avanzan ya banderas de unidad. Y tú vendrás marchando junto a mí y así verás tu canto y tu bandera florecer. La luz de un rojo amanecer anuncia ya la vida que vendrá.

De pie, luchar el pueblo va a triunfar. Será mejor la vida que vendrá a conquistar nuestra felicidad y en un clamor mil voces de combate se alzarán, dirán canción de libertad, con decisión la patria vencerá.

Y ahora el pueblo que se alza en la lucha con voz de gigante gritando: ¡adelante!

El pueblo unido, jamás será vencido, el pueblo unido jamás será vencido...

La patria está forjando la unidad. De norte a sur se movilizará desde el salar ardiente y mineral al bosque austral unidos en la lucha y el trabajo irán, la patria cubrirán. Su paso ya anuncia el porvenir.

De pie, cantar el pueblo va a triunfar. Millones ya, imponen la verdad, de acero son ardiente batallón, sus manos van llevando la justicia y la razón. Mujer, con fuego y con valor, ya estás aquí junto al trabajador.

Y ahora el pueblo que se alza en la lucha con voz de gigante gritando: ¡adelante!

El pueblo unido, jamás será vencido, el pueblo unido jamás será vencido

Wima

"Egalité, j'écris ton nom...

Aujourd'hui, et plus que jamais, la lutte atteint son paroxysme puisque demain, la Révolution aura atteint son but ultime, l'Egalité Universelle. Depuis plusieurs mois, l'AST, fidèle à ses idéaux, distribue chaque jour des planètes aux plus démunis. Le collectivisme et le partage de terres, source de revenus, est le premier pas à faire pour tendre vers une société plus égalitaire, où les relents de capitalisme ne seraient plus qu'un mauvais souvenir. Par le partage de la richesse, le sentiment d'appartenance à une classe populaire est accru et de ce sentiment d'appartenance peut naître le désir d'émancipation. Le Prolétaire doit apprendre à briser ses chaînes. Et c'était le rôle que s'était donnée l'AST : prendre les jeunes Commandants par la main et les emmener vers d'autres lendemains. Quoi de plus beau que de voir l'oisillon quitter le nid, voler de ses propres ailes... La naissance du mouvement de Résistance, essentiellement composé de jeunes Commandants nous a montré combien la jeunesse en avait assez d'être exploitée, asservie par les Anciennes Elites. Seul l'entraide et la solidarité peuvent arracher le Prolétaire des griffes du Capitalisme. Le Capitalisme, cette structure d'acier qui écrase toute une partie de la population. Le Capitalisme, ce géant économique qui maintient dans la misère ceux qui n'ont pas eu la chance de naître bourgeois. Mais ce géant, que tout le monde croit immuable, est un géant aux pieds d'argile. Seul une prise de conscience collective (sentiment d'appartenance, quand tu nous tiens...) peut faire ployer le capitalisme. Quelle société voulons-nous ? Voulons-nous une société où des oligarques se remplissent les poches allègrement pendant que le Peuple meurt de faim ? Voulons-nous une société où la compétition terrasse tout espoir de coopération ? Voulons-nous subir le diktat de la recherche du profit maximal ? Voulons-nous une société dominée par une Elite bien pensante ? A cette vision d'une société pervertie, dévoyée, nous proposons une société où chacun aurait sa chance, où chacun pourrait s'épanouir. La Révolution est en marche et, déjà, devant nous apparaissent les prémices de l'Egalité universelle. Nous pourrions nous contenter de la Révolution d'Origine...et bien non ! Il est temps pour nous, de prendre notre baluchon. Car s'il est vrai que nous avons réussi à émanciper de jeunes Commandants d'Origine, nous ne devons pas perdre de vue que d'autres Peuples vivent encore opprimés. Peut-être n'ont-ils jamais osé s'imaginer libres, affranchis. Mais il est de notre devoir de leur faire prendre conscience qu'une autre société est possible. Ce n'est pas en s'époumonant en de vaines paroles que nous pourrons faire changer une société structurellement inégale. Nous devons joindre des actes à nos paroles, comme nous l'avons fait ici, dans Origine. Par la faucille, nous couperons les têtes de l'Hydre ultrème, Par le marteau, nous terrasserons le Capitalisme."

Wima, après avoir prononcé ces mots, prit par la main la belle Sylphide Sayyadina et lui déposa un petit bisou sur le bout du nez.

AlphonseHubert, à l'avant-garde du prolétariat comme à son habitude, leur cria : - Bon, ce n'est pas tout ça, mais on a une Révolution à faire nous. Et la route est longue... - Toi, ta gueule lui répondit Maitre Yoda, visiblement contrarié de ne pouvoir emporter tous les Yodinas à bord du CLA qui les emmènerait vers la galaxie Egalité. Et Sayyadina de dire : -J'espère que prolos d'Egalité sont mignons... -Toi, ta gueule lui répondit Wima, visiblement contrarié de voir que sa mie était prête à aller se dévergonder dans les lupanars mal famés.

Yersin, quant à lui, rangeait délicatement ses CLA dans une petite sacoche. Wima rassembla ses affaires. Il déposa amoureusement Das Kapital dans un étui rouge, mit dans sa poche sa petite statue de Kirov porte-bonheur et rangea deux Widinas dans une boîte. Lesquels étaient fort malheureux de ne pas avoir reçu leur biberon de jus de castor lapon...

Wima se tourna ensuite vers ses Camarades de l'AST-Canal Historique. Tous étaient prêts... Et, s'adressant pour la dernière fois aux Commandants d'Origine, il lança un tonitruant :

¡El pueblo, unido, jamas sera vencido !