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Mablane Respect diplomatique : 1063

09/09 ETU 15:39 Score : 19

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Ce jour-là, l’Assemblée était sombre et froide. Les rares commandants qui étaient présents à la séance journalière cherchaient désespérément à se réchauffer au bord d’une étroite fenêtre, exposée aux rayons du pâle soleil d’hiver. Le chauffage ne fonctionnait plus, et les grands lustres qui ornaient jadis un magnifique plafond de marbre Newdeunien ne projetaient qu’une lumière blafarde, qui scintillait faiblement. L’admiration qui envahissait les commandants lorsqu’ils pénétraient dans ce sein des seins avait disparue, laissant place à une lassitude profonde et fataliste.

Depuis l’avènement de l’Empire tout-puissant, plus rien n’était comme avant. A la place de l’antique pupitre, à la valeur inestimable, gisait désormais un bout de bois aplati repeint de rouge. A la place de l’imposante porte centrale en Ivorne de Carnorme, matériau plus précieux que de l’or pur, virevoltait un voile rouge déchiré par le souffle du vent et des âges. En revanche, à la place de l’ancienne salle de technosport, jadis simple et ressourçante, avait été construit un immense complexe sportif plus futile que réellement utile…

Dans cette nouvelle ère, la politique n’avait plus sa place. Le sort de la galaxie était entre les mains de quelques empereurs sourds et aveugles, et les commandants s’endormaient peu à peu dans leur oisiveté imposée… Certains, par désespoir, se rangeaient du côté des sensualistes ; d’autre, par affinité, se réjouissaient de leurs petites distractions personnelles ; d’autres encore se suicidaient ; et quelques rares derniers avaient encore la force de combattre et de remettre en cause ceux qui régnaient en maîtres absolus…

Il n’y a que quelques temps, la Thyphéra Garden avait été fondée par Cassandra, pour rassembler ceux qui voulaient, ou semblaient vouloir, combattre l’Empire. Tout naturellement, l’Organisation des Peuples Unis avait été dissoute pour la rejoindre. Malheureusement, rapidement, l’entreprise s’était révélée vaine et impossible. Les résistants n’étaient que peu nombreux, et les méthodes toutes semblables… Seuls quelques commandants connus avaient répondu à l’appel, sans véritable conviction…

On devait combattre. Combattre quoi ? L’Empire. Pourquoi ? Pour des milliers de raisons. Comment ? Ce n’était pas un réel problème… En revanche, une question revenait sans cesse, bien que sans réponse : Et après ? Et oui. Après… Rien n’avait été prévu pour la suite, la prolongation des combats. Rien n’avait été prévu pour constituer, une fois pour toute, un gouvernement aimant le peuple, et surtout aimé PAR le peuple… Un gouvernement efficace VOULU par le peuple. TOUT le peuple… Facile à faire ? Pas tant que ça, le Sénat nous l’a montré…

Bref, la Thyphéra Garden fut détruire, et les commandants se dispatchèrent sans but précis dans diverses coalitions à l’objectif pourtant identique : guerroyer contre l’Empire…

Naturellement, j’ai voulu, moi aussi, refonder l’OPU pour reprendre bêtement le combat. N’était-ce pas la seule organisation résistante encore reconnue par la galaxie toute entière ? N’était-ce pas la seule organisation résistante qui existait toujours ? N’était-ce pas un symbole de l’opposition ? Oh que si… Ca l’était… Cependant, à la surprise de tous, je ne l’ai pas refondé. A la surprise de tous, je n’ai pas repris l’Histoire de l’OPU là où elle s’était sagement interrompue. Pourquoi ? Parce que je n’ai pas oublié.

Je n’ai pas oublié les victoires d’hier. Je n’ai pas non plus oublié ses défaites… Je n’ai pas enterré les erreurs que nous avions commises durant tant d’années dans cette triste et morne galaxie. Alors, j’ai voulu les réparer, les corriger. J’ai voulu faire quelque chose de nouveau, pour ne pas sombrer une énième fois dans les ténèbres, pour ne pas tomber dans le même piège que jadis. J’ai voulu changé, innover, progresser. Petit à Petit, une idée a grandit dans mon esprit. Peu à peu, j’ai vu de plus en plus grand, de plus en plus fort. Soudain, j’ai compris. Je me suis dit que si, c’était possible.

C’est alors que, sans plus attendre, j’ai concrétisé ma pensée. Lorsque mon greffier m’a demandé le nom de la coalition que je désirais fonder, je me suis décidé. Au lieu de répondre, simplement et naturellement, "Organisation des Peuples Unis", j’ai prononcé, devant ses yeux ronds, ces syllabes étranges :

Pan-u-ni-vers.

C’est de cette initiative que je vais vous parler, cher lecteur. Ecoutez attentivement le discours que je vais bientôt prononcer. J’espère sincèrement que vous ne serez pas déçus…

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