Le Dernier Pélerin
première partie
Un vaisseau se posa devant un batiment bien connu, car il avait été le centre névralgique de la galaxie pendant de longs mois, et était maintenant laissé à l'abandon, tel une vulgaire église oubliée par ses fidèles.
Grabeuh aimait se prommener le matin dans les couloirs du Palais des Plaisirs. Ce monument avait été laissé tel quel depuis le départ des Red Tantras et personne ne pensait même à y faire le ménage. Il était condamné à disparaitre sous la poussière, tout comme le souvenir de la puissance passée de l'Empire des Sens et surtout comme les valeurs qu'il avait apporté aux peuples. Au fil de son chemin des couloirs rouges aux peintures délavées, il arrivait dans la nef de la Grande Chapelle, celle qui avait acceuillie l'Orgie Finale, l'accomplissement ultime du tantrisme : le départ pour le Nirvana. Grabeuh y était, il se souvenait de toute l'énergie qui s'était dégagée à ce moment là. Et il se mit à pleurer. Voir un protoss pleurer est exeptionnel, leur fierté et leur orgueil rendant la chose tellement rare que seuls trois protoss ont montré leur tristesse à ce jour.
Oui, Grabeuh s'en voulait de ne pas être parti, de ne pas avoir rejoint ses amis, les premières personnes qu'il avait considéré comme sa famille. Désormais, O-R-I-G-I-N-E le comblait, il considérait chacun de ses coalisés comme un de ses enfants, voire même comme ses frères et soeurs, mais il avait toujours cette petite pointe dans le coeur, cette sensation d'avoir perdu quelque chose qu'il ne retrouverait jamais. En fait, ses Quinze Tonnes Célestes préférées lui manquaient cruellement, il se demandait parfois s'il faisait les bons choix, s'il allait dans la bonne direction. Il aurait bien aimé avoir toujours son/sa Janus-Jana pour lui donner des conseils, pour le guider comme avant.
Il aurait aimé avoir cette présence près de lui, cette sensation de prendre les bonnes décisions, de continuer à suivre l'enseignement tantrique qu'il avait toujours défendu : le plaisir et l'amour de son prochain, la volonté d'avancer, d'innover et de changer le monde. Car pour lui, c'était indéniable, le tantrisme avait changé la face d'Origine et avait transformé les mentalités. Mais leur départ avait encore plus changé les esprits. Certains s'étaient rammollis, d'autres étaient devenus plus forts, avaient gagné en assurance, et d'autres finalement ne pensaient pas avoir changé, restant l'égal d'eux-mêmes. Grabeuh, lui était un peu tout à la fois. Autant, il sentait une nouvelle force en lui, une volonté nouvelle qu'il n'avait jamais senti auparavant. Il était prêt à bouffer tout ce qui se mettrait sur son chemin et l'empécherait de continuer sa vie comme il le sentait, mais d'un autre côté, il avait de plus en plus peur de faire les mauvais choix et aurait voulu plus que tout sa Mata Hari à ses côtés, juste pour lui sourire et le rassurer. Alors, finalement avec la réunion des deux, c'était comme s'il n'avait pas changé.
Il s'approchait tous les matins de la statue de cette dernière. Une immense sculpture qui commençait à s'effriter, comme une déesse à laquelle plus personne ne croirait. Au fil des jours, les herbes folles venaient envahir la pièce, les différentes statues commençaient à se recouvrir de lierre, donnant une ambiance encore plus mystique à l'endroit. Un petit air de temple abandonné, où le temps et la nature avaient fait des ravages pour punir les hommes de leur oubli.
Grabeuh devait être un des derniers à venir prier devant cette statue. Il y déposait chaque jour une petite bougie rouge, au milieu d'un petit bol d'encens parfumé à la rose. Il aimait passer du temps près de celle qui lui avait montré la voie vers l'amour d'autrui. Il s'endormait sur un petit carré d'herbe qui avait poussé. Etait-ce le Nirvana qui commençait à prendre sa place dans le monde materiel, pour commencer à retarder la décadence et la fin ? Il n'en savait rien et s'en fichait bien. Dans ces moments là, il se reposait et ne pensait plus à rien. Il oubliait se qui se passait et méditait pendant des heures.
La politique, la guerre, la corruption et les magouilles, que le diables les emporte. La galaxie avait oublié un peu trop vite ce qu'on lui avait enseigné...