Torturé...
** Une forme entre dans l'assemblée. Une forme rampante. **
"Un nouveau commandant ?" se demandent certains. "De quel race ?"
** Mais là, l'homme - car oui, on devine nettement que c'est un homme - lève la tête. **
"Mon Dieu !" ; "Non, c'est impossible..." ; "Qui a pu faire ça ?"
** Il avance péniblement sur le sol en marbre de la grande salle. Le commandant Babar s'approche alors rapidement avec un médecin de la Croix Rouge et reconnait celui qui était son associé. Car oui, la barbe est arrachée, le visage est en sang, une des orbites laisse un vide béant, mais c'est bien le commandant Bouh211 qui est là, gisant sur le sol, sa main gauche n'étant plus qu'un moignon calciné. Immédiatement, le médecin lui injecte un dose d'anti-douleur. Bouh211 murmure quelque chose. Babar se penche, écoute, acquiesse. Il prend Bouh211 précautionneusement par l'épaule et l'aide à se diriger vers le micro de l'assemblée. Sa souffrance déchire ses traits. Il peine à se tenir assis sur le fauteuil qu'on lui emmène. En quelques instant le micro est augmenté au maximum. Après un larsen qui fait plisser les yeux à la plupart des commandants, Bouh211 commence à s'exprimer alors qu'un silence de mort reigne dans la grande salle : **
Commandantes, commandants,
Je serai bref, j'ai besoin rapidement de repos. ** Rire crispé le plongeant dans le silence un moment **
Ma navette a été suivie alors que je rentrai sur mon natal. A peine débarqué, un groupe d'hommes m'est tombé dessus et m'a emmené à bord d'un vaisseau avec mon fils. ** Il reprend son souffle, le silence est pesant **
Ils m'ont torturés des heures pour savoir qui était dans la résistance avec moi. Ils ont tué mon fils devant mes yeux, lentement pour que je le vois bien mourir. ** On voit une larme perler de son oeil restant ** Ils m'ont électrifié, brulé, mutilé... Si vous saviez les supplices que j'ai subit. Heureusmement, mes services personnels m'ont localisé rapidement et m'ont sorti de là. Il y a quelques heures.
Je ne leur ai rien dit : je ne sais rien. Et si c'était le cas, je me tairais.
Kev, je me tourne vers toi. On s'entendait bien. Nos dîners, nos boutades... presque un vieux couple... * rire * Il n'y a que toi pour avoir commandé cette agression avec ta paranoïa galopante.
Je vais retourner sur ma planète après m'être exprimé ici. Des flottes sont déjà aux portes de mon système. Alors je mourrai, oui, mais dans l'honneur.
Babar, mon vieil ami... Merci pour tout. Puisses-tu continuer à aider les plus démunis, tout juste lâchés dans la galaxie. Continue ta mission de juriste, même si je ne suis plus de ce monde.
Absurd_Jedi, Maerdhos, Spectror, Blutch, Tsumi, Bob Brache et tant d'autres que je ne nommerai pas mais qui resteront dans mon coeur... continuez votre parcours ! Neutres ou engagés, je ne veux pas le savoir, vous construisez cette galaxie, et l'essentiel est ce qu'il y a dans vos coeurs.
** Bouh211 crache du sang, affalé de plus en plus dans le fauteuil. Sa voix se fait de plus en plus faible. Deux infirmiers ont rejoints le médecin avec une civière et du matériel de premier secours en attendant un ordre pour agir. **
Yojimbo, nous avons partagé le même système à notre arrivée ici. J'ai une pensée particulière pour toi. Poursuit ta route dans le droit chemin que tu t'es fixé.
Maintenant, permettez-moi de demeurer quelques instant parmis vous, ne serai-ce que pour entendre les justifications de Kev, moine renégat.
** Babar fait un léger mouvement de tête en direction des infirmiers qui se hatent pour soutenir Bouh211. Ce brave Bouh... Des vagues de murmures parcourent la salle alors que Bouh est pris en charge par les médecins, mais toujours dans la salle de l'assemblée. **
"Kev a fait ça ?" ; "Il va répondre, je suis sûr qu'il va répondre !" ; "Si ce n'est pas honteux une chose comme ça..."