Le souffle de Gaïa
Alors qu'elle s'occupait paisiblement de quelques jeunes pousses sylvaines, Gaïa ressentit une violente secousse au fond de son âme : La Vérité semblait résonner dans toutes les fibres de son corps et plus étrange encore, faisait frémir les pousses qui dansaient comme au son d'une musique inaudible. -Serai ce...? Non, il faut que je soie sûre...
elle se précipita à grands pas vers un énorme baobab qui lui faisait office de quartier général et tourna sa branche de communication vers l'espace. Un miroir de sève se forma pour laisser apparaître un être à la couleur de terre dont la matière semblait dégouliner de façon permanente. Il fut le premier à parler :
-Salutation commandante, l'avez vous ressentie comme moi ?? -Oui, et ma planète résonne encore a l'unisson de ce chant céleste. Serai-ce ce que nous attendions ??
L'Etre de Boue réfléchit longuement avant de prendre la parole, il dit :
-Je vous avoue que je ne sais pas quoi penser... Jamais je n’aurais imaginé que Gaïa nous contacterait ainsi ! Quelles sont ses raisons ?
Gaïa La Protectrice était fébrile : Sa Déesse, La Force Primaire, Le Souffle Vital, La Nature de l'Univers venait de se manifester en public et sans de voiler de l'immensité de sa force!!! ERLORAK reprit la parole :
-Nous devons contacter N'tyr, elle aura peut-être compris le pourquoi de cette sensation.
La transmission se coupa et le miroir de sève retourna dans sa cuve en émettant un tintement cristallin.
Sans perdre une seconde, Gaïa La Protectrice envoya un message par l'un de ses mécanoïdes a N'tyr, car il était impensable que celle-ci soit dans sa salle de réception des Com-X, encore perdu qu'il était dans ses recherches sur la Vérité.
"Avons senti vibration de Gaïa, demandons plus d'informations afin de mieux comprendre le phénomène, avons besoin de vous pour éclaircir le sujet, Réunion des Premiers souhaitable"
Puis, avec la lueur de l'espoir dans le cœur, Gaïa La Protectrice attendit une réponse.
Perdue dans ses méditations à la recherche de la Vérité, N’Tyr s’interrompis. « Un cœur vient de s’ouvrir à Gaïa, pensa elle » Au même moment elle reçue le message de ses frères, elle leur répondit :
-Oui, moi aussi je viens d’entendre la mélopée de Gaïa. « Tous les hommes étaient liés par un chant unique » Un Etre vient de s’ouvrir à la douce chaleur de notre Mère. Cette âme est désormais à la recherche de la Vérité, perdue dans coin de la galaxie. Nous nous devons de la rechercher pour l’accueillir en notre sein. Gaïa nous appel, Elle nous demande de la porter à ses bras.
[ERLORAK était encore bouleversé par cette sensation si douce, si chaude qui parcouru chaque atome de son corps, qui lui rappelait sa Mutation, là où son esprit avait été si proche d’Elle. Douce mélancolie… Il se sentait fier, fier d’avoir été choisi pour transmettre La Vérité, fier que La Mère Du Tout lui accorde à nouveau sa confiance, lui confiant une mission annexe. Il était déterminé, résolu à trouver Celui-Qui-Sait, mais qui n’en a pas encore conscience. Il devait trouver cette âme en quête de ses frères, seule dans l’immensité de ce savoir, il allait la conduire vers Les Premiers, où elle serait enfin à sa place. Une fois que Les Premiers décidèrent de mettre tout en œuvre pour découvrir cet esprit perdu, ERLORAK dépêcha des vaisseaux rapides et légers qu’il envoya au quatre coins de la galaxie. Ils emmenaient avec eux un hologramme qu’ils transmettaient, par Copy-Holo, sur les différents afficheurs holographiques des planètes, afin de toucher le plus de monde possible. Ce message était traduit automatiquement dans la langue locale, et parfois dissimulé sous des symboles pour échapper aux systèmes de censures de certaines peuplades sous régime obscurantiste. Ce message, c’était celui des Premiers, celui de La Vérité, qui avait déjà été transmit à l’assemblée dans le sujet « Manifeste Des Premiers : La Vérité », pour faire comprendre ainsi à celui qu’ils cherchaient où il pouvait trouver ses compagnons. Une fois ses vaisseaux partis, l’Etre De Boue retourna dans son jardin secret, sa chute d’eau en pleine forêt, qu’il aime tant pour sa beauté. Il se recueillit, fusionnant son esprit avec la nature environnante, qui dissipait tous soucis, qui amenait sérénité et vitalité. Il médita longuement ainsi, à Ses côtés, espérant que bientôt, le nouveau Premier serait parmi les siens.]
Ainsi Gaïa nous est apparut. Une conscience s’est élevée au sein de la galaxie, maintenant notre devoir est de la trouver.
N’Tyr quitta son havre pour retourner à son quartier de commandement. Ayant trop de responsabilité envers son peuple, elle confia la noble tâche non pas à son second, mais à un tout jeune commandant dont elle sentait que son aura était des plus purs. La tâche du jeune Actéon semblait lourde à porter. N’Tyr ressentant son malaise lui sourit et lui porta ces paroles : « Jeune Actéon, ne prend pas cette quête comme un fardeau, j’ai foi en toi, comme notre mère Gaïa. C’est un honneur de trouver un de tes frères, va noble héros, que le vent puisse te porter et que Gaïa te montre le chemin ! » Le cœur gonflé de fierté Actéon s’en alla rejoindre son équipage. Quand le jeune commandant disparut au coin du couloir, Céréphy le second de N’Tyr s’adressa à cette dernière :
- Pourquoi envoyé une si jeune âme au fin fond de l’univers !? Il est sans expériences !?
N’Tyr esquissa un léger sourire et lui tins ces mots :
- C’est vrai, il est jeune, sans expériences. Mais je perçois en lui la sagesse de Notre mère, son âme est dénuée de toute cupidité. Ce n’est pas seulement une mission de reconnaissance, mais c’est une recherche de lui-même qu’il aura à affronter. Il devra suivre son instinct pour accomplir sa quête.
Le jour du départ arriva, la flotte était prête à partir, les adieux aux proches étaient finis. L’équipage se tenait face à la passerelle de commandement, attendant le signal de départ de leur chef. N’Tyr ne pus s’empêcher d’avoir un sentiment de fierté à la vue de ce valeureux équipage, prêt à partir dans des lieus inconnus pour le salut d’un des leurs.
- Mes valeureux frères ! Ce jour est à marquer dans notre histoire ! Car aujourd’hui vous quitter vos familles pour le vide sidéral. Mais n’ayez pas peur car Gaïa est avec vous, elle vous accompagnera tout au long de votre périple. Ce n’est pas un jour pour pleurer, mais pour être fière ; fière car vous aller à la rencontre de nos semblables ! Quelque part dans la galaxie se trouve des cœurs s’étant ouvert à notre Mère, il est de votre devoir de les retrouver ! Pour nos peuples, pour Gaïa ! Sachez que le vénérable Etre De Boue et la douce commandante Gaïa la protectrice ont aussi envoyés des hommes à sa recherche. Vos chemins se croiseront sûrement. Que Gaïa vous portes !
Le discours terminé, l’équipage monta à bord du vaisseau appelé pour l'occasion le "Centaurée" pour voyager vers leur propre destin.
[Les vaisseaux sillonnaient la galaxie, plus de la moitié de la galaxie avait déjà été touchée par Son Message, ce qui avait eu une conséquence inattendue, mais chaleureusement accueillie. En effet, certains commandants cachaient à leurs sujets ce qu’il se passait sur l’Assemblée, bien souvent pour ne pas que la plèbe soit au courant des critiques extérieures sur eux-mêmes, et des niveaux de vies plus élevés chez les étrangers, qui inciterait la populace a vouloir du changement. Donc, ces habitants n’étaient pas au courant de La Vérité, quand ils entendirent ce message d’amour si puissant, si révélateur, si éclairant, ils comprirent, eux qui étaient tant renfermés d’esprit, par les méthodes d’abrutissement mis en place par le gouvernement pour qu’ils soient plus dociles, eux donc s’ouvrirent soudainement au monde et à ses miracles. Des planètes s’insurgèrent pour rejoindre les rangs des Premiers, pour vivre pour Elle.
Mais les recherches continuaient, comment trouver une seule âme dans ces milliards de milliards qui composent la galaxie ? Seuls ceux qui vivent en ville, avec des technologies adaptées aux hologrammes pouvait être mis au courant. Quid de ceux qui vivent encore en compagne, ou dans des lieux qui ne possèdent pas les technologies nécessaires ?
L’Etre De Boue décida d’utiliser des messagers olfactifs et sur papier biodégradable à grande vitesse, que le nouveau Premier saurait reconnaître. Les recherches continuaient, sans fin, arriveraient-elles enfin au but, à la découverte de celui que Les Premiers attendaient ? Il ne restait plus qu’à espérer.]
Une douce brise sur le visage, devant une mer d’un bleu turquoise. La chaleur du soleil d’un matin d’été, l’emplissait d’un sentiment de plénitude. Quelle agréable sensation! Le bruit métallique d’une paire de botte sur la passerelle de commandement le tira de sa rêverie. C’était Gorgias, le premier lieutenant du Centauré. Ce dernier s’adressa à Actéon : - Commandant, un vaisseau s’approche, nous n’arrivons pas à les contacter. Actéon était un fils de Gaia, mais son éducation militaire lui appris à être méfiant, de plus avec l’instabilité actuelle de la galaxie, sa vigilance n’était que renforcée. - Suivez le protocole, activez les boucliers, diminuez les moteurs à 70%. Renvoyer un message de bienvenue. Le premier lieutenant s’exécuta, à la troisième tentative, une réponse arriva : « Mourez tous ! ». Un tir s’en suivi et percuta le vaisseau de plein fouet, le choc ébranla le vaisseau, mais les boucliers l’absorbèrent sans difficulté. - Tous à vos postes ! Réacteur à fond ! Il faut les distancer ! Le bruit sourd des moteurs à plasma emplit la passerelle. Puis une détonation et la secousse habituelle d’un saut dans l’hyperespace. Quelques heures s’écoulèrent quand Actéon décida de stopper le saut. - Ok ! Stopper et scannez les environs. D’une voix anxieuse Gorgias dit : - Commandant ! Il nous suit ! Il nous torpille La sortie de l’hyperespace rendait incertain la précision des tirs. La réaction d’Actéon ne se fit pas attendre, avec toute la rigueur d’un officier il donna les ordres : - Contrôle trajectoire, barre à tribord toute ! Ouverture des valves à tribord ! Enclenchez les systèmes de dépressurisation d’urgence des réacteurs à plasma ! Le Centauré pivota, les valves ouvertes, prêtes à déverser leur plasma sur le vaisseau devenu ennemi. Une fois le vaisseau ennemi entièrement sorti, le comité d’accueil se résuma à une pluie de plasma en fusion. A cette vitesse, les dégâts ne furent pas critiques, mais le croiseur encaissa plusieurs impacts sévères. En retour le Centauré reçut une salve de laser, qui l’ébranla sévèrement. - Contres rendus! - Nous avons perdu une batterie, mais dans l’ensemble pas de dégâts majeurs. - Retournons dans l’hyperespace, évitons le combat! Plusieurs jours s’écoulèrent, sans qu’un vaisseau ne prenne l’avantage sur l’autre. Le bâtiment ennemi était d’une classe supérieure au Centauré. L’attaquant ne déclinant toujours pas son agression. La force du vaisseau ennemi était contrebalancée par l’agilité du Centauré et par la dextérité de son équipage L’issue de la bataille se jouera sur l’endurance de l’équipage et du vaisseau. Après plusieurs jours d’escarmouches, Actéon voyais ses hommes donner des signes de fatigue du aux sauts incessants. Une idée désespérer lui vint. - Ralentissez et baissé l’énergie du bouclier à 80%. - Mais commandant, c’est de la folie ! - Par Gaia ! Faites-moi confiance ! La technique était simple, feindre une avarie du vaisseau et espérer que le commandant adverse aime faire souffrir ses victimes. Le premier lieutenant obéit sur le champ, le croiseur ennemi s’approcha, mais les boucliers étaient encore trop hauts. - Baissez l’énergie à 30% ! -Mais… Le regard d’Actéon en disait long, Gorgias n’insista pas. -Maintenant prions… Avec une énergie aussi basse une seule salve suffira à déchirer la coque. L’équipage s’attendait au pire. Le vaisseau ennemi s’approcha, il était désormais visible à l’œil nu. Mais il sembla s’arrêter comme pour savourer cet instant de gloire éphémère. - Erreur de jeunesse… Le poisson avait mordu ! - Remettez l’énergie à fond ! Contrôle trajectoire, mise à feu des réacteurs d’appoints bâbord. A tribord toute ! Comme un seul homme l’équipage s’exécuta. Alors que le vaisseau ennemi était à moins de trois kilomètres. Le Centauré effectua un virage serré, Actéon se demandait à quoi pouvait penser le commandant ennemi à se moment. Durant la chasse des derniers jours le commandant ennemi s’était acharné à torpiller le Centauré lors des sorties de l’hyperespace, chose complètement inutile car la précision est quasi nulle et toutes les munitions ont une fin. - Torpilles, FEU ! Les écoutilles de la proue s’ouvrirent et telle la fureur d’un dragon, il déversa ses munitions. La première salve atteignit de plein fouet la proue du croiseur, le champ de force ennemis s’était aussi affaiblit durant les combats précédant, fut maintenant réduit à néant. - Cible touchée ! Dégâts importants ! Le vaisseau est à notre merci ! En attente de la deuxième salve mon commandant ! - Non, laissez le méditer sur son acte. Encore un jeune fougueux voulant s’attirer les faveurs de ses supérieurs. Le tuer ne servirait pas notre cause, chacun a le droit de faire des erreurs. Puisse Gaia le faire retourner à la raison. Le Centauré laissa le navire en dérive et continua la mission que Gaia lui avait confiée.
[ERLORAK était assis, méditant dans son harem de paix, au bord de sa chute d’eau, surplombant tous ces remous puissants, environné de tous ces doux bruits. Son esprit était en paix, explorant ses propres facettes, sondant tous ses recoins, ses secrets. Ses pensées étaient dirigées vers cette impression tenace qui s’accrochait à son âme, une lueur étrange, comme un parasite. Cette sensation était née lors du contact, du message de La Mère des Déesses. Il réfléchissait au sens de ce sentiment gênant, serait-ce un message de Sa Mère ? Que voulait-Elle transmettre ? Une nouvelle donnée venait encore plus interroger l’Etre De Boue : ses flottes courageuses, qui parcouraient la galaxie en Son Nom, avaient transmis un rapport inquiétant : les climats arides gagnaient petit à petit la galaxie, rongeant la moelle verte des planètes. Chaque jour, la nature perdait de sa majesté, elle se flétrissait, comme une âme en deuil s’embourbant dans le désespoir. La sublime beauté du Vert dépérissait petit à petit, amenant ce chef d’œuvre cosmique à un désert sans vie, une étendue morte. Cela ne pouvait pas se passer ainsi. ERLORAK ne comprenait pas le pourquoi de ce mouvement, Gaïa ne serait-elle plus maitresse de Sa Création ? Aurait-elle abandonné ce monde ? Pour quelles raisons ? Il espérait que ces rapports étaient erronés, ou que ce ne serait que provisoire.]
« Pourquoi ? »
Pourquoi cette guerre au sein même de la Nature ? Pourquoi la Nature lutte contre elle-même ? Pourquoi la terre rivalise avec la mer ? Est-ce que la Nature peut porter en elle la vengeance ? Etre non pas une force, mais deux ? Gaia à créé les êtres, mais pourquoi ne trouve t’on en fait parmi eux qu’un tissu de folie, de vanité infantile, souvent même de méchanceté et de soif de destruction puérile. Si bien qu’à la fin je me mets à douter de l’idée que je dois me faire de mon espèce si imbue de sa supériorité. Seule Gaia sait le sort qu’elle réserve à sa création. Tout est clair maintenant... Nous faisons tous partie d’un dessein qui nous est impossible à comprendre le sens. Gaia nous a donnée un pouvoir, celui de choisir son propre chemin. Et nous l’avons utilisé, nous avons choisi la route que nous vivons actuellement. Toutes les choses que nous vivons actuellement ne sont pas le fruit du hasard. Dans notre peur de l’inconnu, nous avons créé ce mot, hasard. Tout n’est que fatalité. Mais alors dans ce cas, qu’en est-il de nous ? De notre liberté ?
-Commandant ? Excusez moi de vous déranger, mais nous approchons d’une planète, son climat est favorable à la vie, mais nous n’en distinguons aucunes trace. Néanmoins il est possible qu’il y ait eu une civilisation, nous voyons des ruines.
Actéon sorti de ses pensées. - Très bien mettons nous en orbite afin de réparer les dégâts du dernier affrontement. Procédez aussi à une expédition de reconnaissance, je sens la présence d’une énergie tellurique assez forte, je vous rejoindrai. - A vos ordres !
Le module d’exploration arriva sur les lieus. La végétation avait recouvert les ruines depuis bien longtemps, toutefois certains bâtiments étaient toujours intacts. Actéon arriver peu de temps après l’équipe s’émerveilla de la beauté qu’émanai le site. L’équipe d’archéologue data le site, les résultats paraissaient improbables. L’age des bâtiments remontait depuis la nuit des temps. - Commandant venez voir ! L’équipe vint à sa rencontre. - Regardez ce tunnel, il plonge profondément dans le sol ! S’engouffrant dans l’étroit boyau, ils continuèrent à avancer sur prés de deux kilomètre avant de pénétrer dans une salle, à leur arriver la pièce s’alluma. Une technologie inconnue jusqu’à présent apparaissait devant leurs yeux, elle semblait dépasser de loin l’actuelle. L’exploration complète de la salle fut longue et méticuleuse, cette technologie obscure ralentissait les recherches. Soudain, comme par magie un mécanisme se déclencha à cause d’un simple soldat, qui intriguer par les couleurs chatoyantes d’une console, s’amusa à toucher les symboles de façon aléatoire. Dans un bruit sourd et lent une partie du mur s’ouvrit. Donnant vu sur une immense salle dont la hauteur sous plafond pouvait loger sans difficulté quatre croiseurs dans leurs longueurs. Mais le plus impressionnant était les peintures et les objets gigantesques décorant la pièce. Des objets immenses mais d’une subtilité et d’un raffinement inégalé parmi tous les arts qu’Actéon avait pu découvrir durant sa vie à travers tous les peuples de la galaxie. Une fresque géante était devant eux, retraçant peut être l’histoire du peuple ayant construit ce sanctuaire. Des scènes de batailles majestueuses, des personnages peints d’une façon quasi divine, une terrible fresque de plusieurs centaines de mètre carré mettait en scène plusieurs héros de temps immémoriaux désormais oubliés. Devant la magnificence de ces chefs d’œuvres, Actéon se mit à genou, ses jambes ne le supportant plus, il était subjugué, transcendé. L’équipe s’en inquiéta, tellement la réaction d’Actéon était vive. -Commandant ! Vous allez bien ? Actéon ne répondit pas tout de suite, au bout de quelques secondes dans un murmure il dit : -J’ai compris…
Système inconnu... non répertorié... mise à jour des données..... ..... ..... Système inconnu... non répertorié... mise à jour... ...
"veuillez cesser, général, cette machine m'insupporte avec ses discours de bas étage, n'est il pas clair que nous sommes perdus ???" Le général s'écarta de l'écran de contrôle et regarda le visage de son commandant : on ne pouvait y lire aucune émotion, ce qui pour une femme, la rendait encore plus belle et mystérieuse. Bien sur elle n'était pas pourvue de lianes ou de branches comme la plupart des sylvains mais sa grâce et son regard lui rappelait le vent qui caressait ses branches sur sa planète natale, réveillant ses bourgeons aux printemps, martyrisant son écorce l'hiver.
Oui cette femme lui rappelait le vent, et en y réfléchissant on aurait pu la comparer en ce moment a une tempête rugissante, alors non, il ne valait mieux pas la contrarier. Après ces réflexions, intensives pour un sylvain militaire, le général jugea bon d'aller faire un tour dans les bassins d'eau vive des secteurs nourriciers, il quitta donc son poste en pensant a la belle eau claire qui circulait dans les biozones et pressa le pas.
Lyra, elle, avait d'autres soucis plus importants en tête... Gaïa, sa mère adoptive, lui avait confié la tache importante de partir à la recherche de cet être qui avait fait vibrer à l'unisson le cœur des Premiers par le biais de la Déesse. Ni une, ni deux, elle avait envoyé les meilleurs vaisseaux de sa propre flotte dans l'espace, vers un inconnu aussi tentant que dangereux.
Cela faisait désormais un mois qu'elle avait perdu contact avec ses Frères lors de la tempête solaire qui avait séparé son vaisseau de sa flotte principale, la laissant seule avec peu de moyens.
"Déesse, pourquoi, m'impose tu ceci, a moi ta fille qui t'ai tout offert ?? Me demande tu encore cette fois ci de te faire confiance ou viens tu me prendre cette vie que j'ai consacrée a ta Grandeur ?? Répond a mon inquiétude car je sens en moi un trouble qui grandit et me sépare de toi, contre mon gré."
Soudain le voyant du panneau de contrôle afficha une grande fleur violacée en son centre, symbolisant l'approche d'une grande quantité de matière en mouvement.
"M'aurai tu entendue, puissante Gaïa??"
"Attention approche de corps en mouvement. Attendons vos ordres pour un balayage"
"Amorcez la séquence de balayage."
Le vaisseau lança un cri-radar, pareil a ceux des mammifères marins, et l'image leur revint nette et précise dans leur têtes : un champ d'astéroïdes.
"C'aurait été trop beau..."
La machine continua à balayer le champ de pierre de l'espace pour en faire une analyse...
un des sylvains s'émerveilla : "ainsi on trouve la présence de la Terre même au delà des étoiles?? Louée soit la puissante Gaïa, instauratrice de ce prodige !!" Lyra se mit à sourire et s'approcha :
"Oui et encore ce n'est qu'une infime partie des choses qui forment la Déesse, il existe tant de choses que nous ne voyons pas car nous ne savons pas les voir...
-Il y a des choses que vous ne pouvez pas voir?? Alors seule la Déesse peut les voir car vous êtes plus que ce que vous appelez humains, Grande Dame protectrice...
-Ne dit pas cela, chaque être est capable de percevoir ce qu'il souhaite, si l'envie lui en prend, car de nos jours c'est ce qui manque a la plupart : l'envie de voir l'invisible, de comprendre l'incompréhensible, n'oublie pas cela et un jour si tu le veux, tu élèvera ton niveau de conscience, mais sache que quoi qu'il arrive, je serai toujours ton égal, enfant de Gaïa...
Le sylvain regarda son commandant fixement, les yeux remplis d'une étincelle : était-ce un semblant de conscience ou simplement de l'espoir ?? Impossible à dire... il reprit son travail tout en disant
-Je ne vous permets pas de me traiter comme un égal, Commandant, car je ne suis pas un Elu et tant que mon écorce sera solide et que ma sève coulera, je serai toujours votre loyal serviteur, Lyra...
La jeune femme sourit a ces propos plus amusée que charmée : pour la première fois, un sylvain l'avait appelée par son prénom, sans utiliser de termes alambiqués ou incompréhensibles
"maintenant, pensa elle, même si tu ne le sais pas, jeune sylvain, tu avancera vers la voie de la Nature, car tu as compris sans le savoir que je suis ton égal, fils et fille de la Déesse, ensemble vers un but commun..."
Lyra continua son exploration l'esprit serein : ce poids de doutes qui la pesait s'était envolé a la simple parole d'un homme-arbre...
[Un immense vaisseau spatial, combinant avec harmonie les métaux et les matières organiques, en respect avec la nature, parcourait l’espace, accompagné de nombre de vaisseaux plus petits et plus rapides, de même constitution.
ERLORAK avait décidé de rejoindre son équipe d’exploration, il sentait que des événements importants se produisaient, et il voulait être présent pour observer ces signes inquiétants. Il avait vu l’Essence Verte des planètes mourir petit à petit, il ressentait la douleur de la Nature qui subissait ce crime incompréhensible. Son âme était blessée dans son centre, dans toute sa profondeur, il souffrait pour la Nature, il désespérait en constatant cette évolution contre laquelle il ne savait comment lutter.
Il avait passé des heures à méditer, tentant de comprendre les raisons de ce mouvement, espérant que La Chaude Mère répondrait à son appel désespéré et lui répondrais. Aucune réponse ne lui était encore parvenue.
Depuis qu’il avait rejoins l’équipe, il avait l’impression que le parasite s’agrippant à son esprit ne faisait que s’accroître, en même temps qu’il pouvait observer que plus le vaisseau avançait, plus la nature souffrait. Chaque seconde amplifiait son supplice d’ignorance, d’incompréhension et de souffrance partagée.
Les Premiers auraient-ils mal interprété le message de Gaïa ? Que signifiait-il ? Etais-ce un souffle d’agonie ? Non, il ne pouvait le croire, rien ne pouvais menacer sa Douce Mère.
Que se passait-il ?]
[Ses inquiétudes lui rongeaient l’âme, ses questions sans réponses hantaient son esprit. Il sentait une nouvelle présence, côtoyant la Sainte Mère, qui l’intriguait au plus haut point. Que cela signifiait-il ? Quelle est cette seconde présence divine, prenant petit à petit la place de Gaïa L’Omnisciente ? Il avait l’impression incroyable qu’Elle abandonnait petit à petit ce monde, se retirant hors de sa création, et donnait alors naissance à un remplaçant. Qui était-il ? Comment allait-il se comporter ? Pourquoi Gaïa s’effaçait-elle au profit de cette entité mystérieuse ?
Il comprenait maintenant que la bouffé divine que les Premiers avaient ressenti n’était pas un signe qu’un nouveau Premier était né, c’était bien plus profond, plus important que cela, mais il ne saisissait pas encore son sens.
Son équipe d’exploration ne transmettait plus les messages des Premiers aux planètes qu’ils croisaient, cela n’avait plus d’importance devant l’immense gravité de la situation actuelle. Mais la flotte continuait de se diriger dans la direction d’où émanait la force de ce parasite mental, qui grandissait plus la distance entre leur but final et l’Etre De Boue diminuait, le besoin de savoir d’ERLORAK le poussait à souffrir de plus en plus, son esprit ne serait plus en paix tant qu’il n’aura pas compris.
L’effroi le saisit quand il comprit quelle était sa destination finale : le système 0.]
"Capitaine, nous avons détecté un corps astral d'origine inconnue se dirigeant vers nous, nos capteurs n'ont pas réussi à analyser sa composition, devons nous en faire part au commandant Storm ??
-Cette chose montre-elle des signes d'hostilité à notre égard ??
- A vrai dire, nous ne savons pas dut tout ce que c'est, nous savons seulement que cette chose a une taille immense et qu'elle absorbe une grande quantité de lumière...
-un trou noir... Appelez tout de suite le commandant, nous devons manœuvrer rapidement sinon nous serons engloutis !!!"
William Storm fut réveillé en sursaut par un signal d'alarme. Elle s'habilla vite, et courut rejoindre le sylvain chargé de la permanence durant son sommeil.
"Que se passe-t-il ??
-Nous avons détecté un immense corps astral se déplaçant a grande vitesse vers les systèmes peuplés, nous soupçonnons un trou noir car il aspire une grande quantité de lumière...
-C'est impossible, un trou noir nous aurais déjà tous réduit en bouillie a cette distance !!! Passez en visuel...»
le panneau de contrôle pivota pour passer en mode vue libre, offrant au commandant Storm et a son équipage une vue dépassant toutes les imaginations : face a lui se tenait une planète d'un noir total dont la seule lumière semblait venir d'un des pôles.
Une voix sinistre résonna soudain dans leur tête, avec la force d'une masse s'abattant sur une enclume :
"Bienvenue dans mon antre, mes amis... Je me nomme Lyckar et vous allez me libérer..."
Storm poussa un hurlement qui n'avait plus rien d'humain en voyant la lumière grandir pour finalement absorber le vaisseau…
Lyra se réveilla en sueur après avoir fait un affreux cauchemar, elle ne se souvenait plus très bien des détails, mais il était question de planète noire et vaisseau perdu.
Malgré tout cela, deux noms avaient résonnés dans sa tête à son réveil, et elle ne savait pas comment les interpréter.
Elle décida de faire demi tour et de retourner voir sa mère Gaïa La Protectrice pour plus d'informations...
Ayant oublié que deux heure plus tôt elle était perdue, elle partit sur un chemin qu'elle savait être le bon, avec dans sa tête ces deux noms qui résonnaient encore :
Lyckar et Ouranos
Il ne fallut pas longtemps à Lyra pour retrouver les systèmes connus, malgré le long chemin qu'elle dut parcourir en hyperespace. Elle arriva dans une zone dite "morte" : en effet aucune planète ne se trouvait dans le secteur a des UI (Unité Astronomiques) a la ronde.
"Commandant, nous avons un problème de reconnaissance dans cette zone, il semblerait que des corps célestes se trouvent en des endroits ou ils ne devraient pas être.
-Voyons c'est impossible, tu as du abuser de l'hydromel d'hier soir !!
-Non commandant, je vous dis que ces choses ne devraient pas se trouver en cet endroit. Je vais lancer un balayage pour plus de certitude."
Comme a son habitude, l'onde sonar mit un certain temps avant de revenir avec l'image très faiblement distincte d'un vaisseau de guerre. "Mais que se passe il ?, pensai la jeune femme serai-ce un croiseur ionique ou hyper-atomique ?? Non il ne se déplace pas... un vaisseau fantôme peut être ??"
Lyra demanda à ses sylvains d'envoyer une escouade de mécanoïdes afin de déterminer si de la vie avait subsisté dans cette épave. Un écran de sève se forma sur le panneau de contrôle permettant de voir les actions du drone dans la sinistre carcasse :
"Je vois des ombres sur les murs. Bizarrement, ces ombres ont une forme humaine, comme si des hommes avaient été vaporisés par un souffle puissant. Je lance une deuxième salve sonar..."
un cri pareil à ceux des dauphins de la Terre Originelle retentit dans les casques suivi d'un râle faible et indéterminable.
"Il y a quelqu'un encore vivant dans ce vaisseau !! Amarrez, vite !!!Capitaine, formez une équipe de secours !!!" Le sauvetage se fit sans mal et les sylvains guérisseurs eurent tôt fait de placer la personne dans une cellule régénératrice.
"Les diagnostiques sont bons, il va s'en sortir, lui affirma la guérisseuse en chef.
Lyra poussa un soupir de soulagement : -Espérons. Cet homme à beaucoup de choses à nous dire... A-t-il mentionné quelque chose avant qu'on le place en état de sommeil réparateur ??
-Il a dit des bribes de phrases du genre " Lyckar... Trouver Newdeun, Ouranos doit..." et le reste était trop inaudible pour être compris
-Retournons a la capitale, Gaïa doit être informée de tout cela..."
La guérisseuse en chef prit congé. Le cœur de Lyra s'accéléra soudainement : effectivement, cet homme avait des choses à TRES intéressantes à dire...
"Je suis content que vous soyez enfin rétabli, puis je d'abord vous demander votre nom ??
Lyra se tenait face à l'homme qu'elle avait sauvé. Il paraissait en meilleur état que lors de leur première rencontre : son visage paraissait plus serein, mais sa peau d'une pâleur quasi cadavérique et son regard aux pupilles noires, faisait quand même de lui un personnage sinistre et peu avenant. L'homme prit longuement sa respiration avant de dire :
-je m'appelle Lyckar et je suis le dernier survivant du croiseur Hadès contrôlé par le commandant Storm. Notre vaisseau patrouillait en système connu quand nous avons rencontré une entité que nous avons d'abord pris pour un trou noir. Or il s'est avéré que cette chose était en réalité une planète de composition inconnue qui se déplaçait à vive allure vers les systèmes habités. Le commandant a tenté un tir ionique pour analyser si le corps astral en question était d'origine organique quand une vive lumière nous a envahis et nous a plongés dans l'inconscience. Après cela, je ne me souviens plus de rien...
-quel était votre grade dans ce vaisseau ??
-j'en était le capitaine, pourquoi cette question ??
Lyra prit une profonde inspiration avant de dire :
-Capitaine je suis au regret de vous annoncer que votre équipage a été entièrement décimé, nous n'avons rien pu faire, pardonnez nous. Que leurs corps aillent rejoindre la Déesse en son sein.
Selon Lyra, tout homme apprenant la mort de son équipage aurait du subir un choc sur le moment, mais apparemment pas Lyckar qui se contenta d'afficher un air calme et serein (n'était ce pas un sourire qu'elle avait vu se profiler sur son visage??). Subitement, elle perdit la confiance qu'elle avait en cet homme.
Lyckar coupa le silence brusquement
-pardonnez moi d'interrompre ce moment de deuil, mais puis je savoir ou nous allons en ce moment ??
Surprise par ce manque de compassion, la jeune femme répondit : -Nous nous rendons sur Gaïa qui est la capitale de notre empire. Notre grande prêtresse qui porte le nom de la planète, doit vous voir pour qu'elle éclaircisse certains points avec nous.
-Bien mais il ne faudra pas s'attarder, j'ai un rendez vous très important sur Newdeun, je dois faire mon rapport a mon maitre. Lyra eut l'air surprise : -Votre maitre, et qui est-il ?? -J'ai dit maitre ?? Je voulais dire supérieur, maintenant pardonnez moi je dois prendre un peu de force et il me faut rédiger mon rapport avant notre arrivée. Sur ce, je vous souhaite une bonne journée...
Lyckar prit donc congé de son hôte, laissant Lyra perdue dans ses pensées : "un rendez vous avec un maitre ?? Je dois vérifier"
elle appuya sur une touche de son écran de contrôle et parcouru les fichiers de la marine spatiale elle croisa les données portant sur un vaisseau Hadès et sur un capitaine Lyckar au service du commandant Storm. La machine mit un certain temps avant de répondre :
aucune donnée trouvée....... aucune correspondance trouvée Capitaine Lyckar....... .....inconnu des services de la marine..... ........vaisseau Hadès inconnu des services navals spatiaux.....
Voulez vous retenter une recherche ??
Lyra ferma l'écran de contrôle lentement : décidément, cet homme commençait à lui faire peur...
[La délégation arriva enfin dans le sanctuaire de toute les envies, nulle nature ne se trouvait plus sur ces planètes torturées par les BHAs meurtrières. Ce système était la victime du pouvoir pernicieux, ancré dans les désirs silencieux des hommes. Une aura terrible planait dans ce lieu, chacun ressentait comme une présence tellement supérieure qu’elle en est incompréhensible, une sensation de grandeur divine dépassant le statut conscient. Tous les atomes vibraient de cette immense force invisible, de cette puissance transparente qui émanait de ce champ de bataille célèbre. L’atmosphère pulsait sous cet étrange phénomène, irradiant les esprits de cette existence (?) paranormale.
ERLORAK identifia cette impression comme celle qu’il ressentait depuis le début de son aventure. Il sut aussi, sans en savoir les raisons, que c’était aussi la cause du déflétrissement irréversible de la verte nature. L’origine de cette aura inconnue résonna dans l’esprit de l’Etre de Boue comme un gong de début de combat de boxe : la capitale, Newdeun, Ultrémia. Le fameux symbole du pouvoir, le bijou rêvé par les ambitieux, la source de tellement de conflits mortels.
Le Premier ordonna que sa flotte se rapproche de la capitale, étrangement, elles étaient invulnérables à tout les bombardements, qui constituaient le quotidien de cet enfer.
SHRAAK ! Soudain, la capitale se fendit en deux dans un vacarme provenant des tambours des Enfers. La fissure condamnatoire traversa la planète de part en part, absorbant les populations détruites par les traumatismes de la violence dans des cris résignés. Pendant que la planète était défigurée, le parasite mental s’infiltra avec une force incroyable dans l’esprit d’ERLORAK, brisant les barrières psychiques avec une facilité déconcertante, engloba l’esprit d’ERLORAK et le remplaça.]
[Le corps d’ERLORAK ne lui appartenait plus, un autre esprit avait conquis son corps, prenant contrôle des muscles, alors que le véritable propriétaire était mis de côté. Une incompréhension totale envahit l’esprit du Commandant, devant les évènements tant extérieurs qu’intérieurs à son corps qui se produisaient. Il sentait l’incommensurable puissance de l’esprit étranger, il reconnut l’aura mystérieuse détruisant petit à petit la galaxie. On l’avait autorisé à recevoir les informations provenant de son sens de la vue, lui permettant d’observer le phénomène incompréhensible se déroulant en 0.
La fissure avait divisé la planète en plusieurs morceaux gigantesques, qui commençait lentement à se désagréger et à se détacher du reste de la planète. Du centre de la planète émanait une lueur rouge intense, donnant un aspect irréel à la matière. Toute la galaxie vibrait d’impatiente devant la force immatérielle colossale qui se dégageait, annonciatrice de grandes choses.
Lentement, comme pour faire durer le suspense intense, un corps se mus depuis la source de la lumière. Aucun regard ne pouvait soutenir sa vue, ses contours était flous, comme une ombre matérialisée, elle captait la lumière, l’annihilait. Le mesurer était impossible, simplement l’imaginer aussi, comme une entité tellement différente qu’elle dépassait toutes les capacités de l’esprit. Cet entité pris contact avec ERLORAK par le biais du parasite, il manqua de se faire exterminer par la puissance mentale de la créature.
La créature ne s’exprimait pas par des mots, mais par des pensées imposées. Via cette méthode, ERLORAK comprit. Et il en fut abasourdi.
Devant la folie humaine, devant cette nature pourrie, devant l’irrespect de la création envers son créateur, des êtres conscients envers leur environnement, Gaïa a abandonné. Abandonné sa création qui l’a déçue, se retirant des basses sphères des mortels pour rejoindre les strates supérieures, où nul corruption n’existe. Ainsi, ce relâchement de Gaïa, sa disparition progressive a permis le retour de son antithèse, Ouranos, le Néant. Apparu grâce à la place laissée vide par La Mère Déçue, Il vient dans ce monde pour le détruire, le laver des souillures par le Néant.
La fin de la vie est inexorable, le processus divin est en marche, mais ERLORAK ne pouvait abandonner les hommes à ce destin funeste. Il croyait en la bonté de l’homme, en son Evolution possible pour atteindre les degrés supérieurs de la conscience.
Alors, il décida de puiser dans ses dernières ressources vitales, dans tout ce qu’il pouvait récupérer du lien l’unissant encore très faiblement à Sa Créatrice. Toute cette énergie recelée, cette énergie du bien, il la libera vers le parasite mental, qui l’unissait à l’entité divine venue du Néant.
Ainsi fut scellé le destin de l’Univers, cette énergie empêcha la matérialisation finale d’Ouranos, obligatoire à l’extermination totale et irréversible de la galaxie, sans empêcher le processus en route. Ainsi, ERLORAK se sacrifia pour le renouveau de la vie après la destruction du monde actuel.]
[HRP : désolé pour la fin bâclée, manque de temps.]