Interrogatoire du BHI 03/03
// Archive G-020306-KAL du BHI. //
- Sujet : Enlèvement de la commandante Lia
- Date : II février MMVI, année standard
- Interrogateur : Peter de Vries
- Durée de l'interrogatoire : 14H20
- Enregistrement Holo/son : On/On
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- Une cale de vaisseau. Un petit compartiment. Trois petits hublots laissent apparaître une planète aux reflets verts. Mais le spectacle est à l'intérieur.
Attaché sur une chaise, un homme fixe le sol. Ses cheveux mi long cachent une partie de son visage. Ses habits communs de technicien contrastent avec son statut de prisonnier. Et pourtant, son corps musclé couvert de légères cicatrices, et son regard déterminé effacent tout soupcon d'erreur. Cet homme a quelque chose à se reprocher. Les muscles de ses mâchoires bougent en permanence.
La porte s'ouvre. Nous ne voyons qu'un homme entrer, s'adressant à l'extérieur de la cellule de fortune, car c'en est une.
"Le voilà. Il a été formellement identifié par les villageois de la planète que vous avez cité. Notre Service d'Interprétation pense avoir recueilli toutes les informations possibles."
- Il jette un oeil un prisonnier... celui-ci a les lèvres un peu trop rouge sang pour que ce soit naturel...
"En espérant que le BHI arrivera encore à de meilleurs résultats que nous... Il est à vous."
- L'homme sort d'un pas pressé.
Sur sa chaise, le prisonnier relève la tête vers le couloir... *
- Salut mon gaillard, je m'présente : Peter de Vries, meilleur interrogateur de la Maison Harkonnen. C'est quoi ton nom ?
- Pas de réponse
- Ce serait bien qu'tu prennes l'habitude de répondre aux questions... C'est quoi ton nom ?
- Silence, l'interrogé bouge machinalement la machoire
- Je vois qu'tu me connais mal mon petit. A MOINS QUE TU AIES DES PROBLEMES DE SURDITE ?
- Le type fait non de la tête
- C'est quand même pas les services de la princesse qui t'ont arraché la langue ? C'est ce qu'on enlève en dernier normalement !
- Après avoir avalée sa salive, il fait à nouveau non de la tête
- Bon, et bien dans ce cas, tu vas commencer à parler maintenant, sinon j'vais arrêter d'être gentil. C'est quoi ton nom ?
- Je...... Euh......
- T'es bègue ? Difficultés d'élocution ? Il va falloir qu'ça s'arrète maintenant, sinon tu vas devoir écrire et t'auras plus besoin de ta langue.
- .... Je... m'appelle... Harms Vladach'ol...
- Tu diras Monsieur aussi mon gars.
- Monsieur.
- Monsieur quoi ? j't'ai posé une question ? Tu répondras seulement quand je te pose des questions ! Et t'oubliras pas le Monsieur. Compris ?
- Oui... Monsieur...
- Bien. L'interrogatoire va pouvoir commencer !
- La sueur commence à perler sur le front de l'homme. Autant les précédents gardes n'ont utilisé qu'une lampe puissante braquée sur son visage pendant des heures, autant le nouveau "bourreau" n'aura pas besoin de ce genre de moyens... Sa machoire remue de plus en plus, toujours par spasmes qu'il n'essaye même plus de dissimuler
- Maintenant, à poil ! ... Nan, tu gardes ton caleçon, faudrait pas qu't'attrape froid ! Je trouverai mieux les "points d'impulsion"...
- L'homme jette un regard vers la porte... Il se demande s'il la franchira à nouveau ?
- Bon, assieds-toi maintenant.
- L'homme s'exécute
- Première question, une facile : vous êtes combien ?
- Combien quoi ?
- A peine la question est posée que le poing de Peter fait un arc de cercle qui fini directement dans la machoire de l'homme qui en tremble d'avantage.
- C'était pas l'premier de la journée celui-là, je le sens bien ! Alors, trois règles d'or : 1, c'est MOI qui pose les questions, et TOI qui réponds. 2, tu réponds aux questions que j'pose et tu fais pas le malin. 3, si tu respectes pas les règles, tu vas le sentir passer. Compris ?
- Oui...
- Un temps, Peter ouvre sa petite malette discrette et sort un instrument en fer rouillé
- Euh... Oui Monsieur !
- Il était temps. J're-pose ma question, j'en reposerai pas d'autres : Combien vous êtes ?
- Je ne suis qu'un bras aveugle. Mon rôle n'était que de faire sauter la vitre et de prendre les sceaux.
- Hum... Tu l'fais exprès ? J't'ai pas demandé ton rôle ! Parait qu'ça fait très mal de s'faire arracher les ongles de pieds...
- Très rapidement, l'homme est plaqué à son siège et attaché. Peter reprend son outil en fer.
Dans la cabine de pilotage du vaisseau, le pilote se réveille en sursaut à cause des hurlements. "Pitiéé" "Je dirai tout" "AahaAaa" "Non pas encore"
// Bande holo/son interrompue //
- Bien mon gars, j'ai été gentil, j'ai pas touché l'pied droit. Alors, maintenant, tu vas m'dire combien, et vite !
- La sueur perle à grosse gouttes sur le front, les joues, le torse de l'homme. Mais sa machoire ne tremble plus, il semblerai presque calme.
- On était deux pour faire sauter la vitre, mais l'explosion a eu lieu plus tôt que prévu. L'autre est tombé et il est mort. Moi, je n'ai été que légèrement blessé. Il y en avait deux autres qui étaient chargés de prendre la princesse. Je ne les connais pas je vous le jure !
- J't'ai pas demandé les noms de toute façon, continues !
- Ensuite on devait être quatre pour prendre les sceaux, le journal manuscrit et quelques effets personnels de la princesse. Mais deux auraient suffit. C'est pour ça qu'ils ont fait sauter la vitre plus tôt que prévu. On venait juste de régler les plasmo-lasers. On était donc six sur place.
- Tu vois quand tu veux, tu peux ! Au moins, tu viens d'sauver ta langue ! Vous êtiez six sur place. Très bien. Mais vous aviez des navettes ?
- Oui... Monsieur...
- Il faut deux personnes pour lancer une séquence d'autodestruction et quatre navettes ont été détruites ainsi. T'expliques ça comment ?
- Je... Euh... Je... Pour les deux premières en orbite autour de la planète, ce sont des gardes qui ont été soudoyés. Ils ont aidé au transfert logistique vers les appartements de la princesse et nous avions laissés un homme qui avait pour mission de les "convaincre" de faire sauter les navettes. Pour les deux autres navettes, on a lancé les séquences d'autodestruction depuis le croiseur Amiral, puis on a laché les navettes dans l'espace.
- Bien, t'es très compréhensif. J'passe à la deuxième question, plus dure : Qui a commandé cet enlèvement ?
- Je... euh... je ne sais pas... je... je vous jure.... je ne sais rien...
- Bien, on va vérifier ça ! Tu seras plus stable pour marcher demain...
- L'homme tremble comme une feuille. "Arrêtez" "Je ne sais rien". Peter nettoie son instrument en fer du sang, puis se baisse aux pieds de l'homme. Il jette un regard perdu vers la porte en attendant un éventuel salut. Ce qu'il ne sait pas, c'est que la porte est fermée à clef. De l'intérieur.
// bande holo/son interrompue //
- Bien, j'vois qu't'es plus calme ! Alors : qui ?
- Je vous jure... je ne sais rien...
- Dans ce cas, répond à cette question pour éviter des ennuis : pourquoi ?
- Pitié ! Je ne sais pas ! J'exécute les ordres, c'est tout !
- J'ai appris avant d'arriver ici que t'avais une femme et deux charmants enfants...
- NON !
- Les yeux de l'homme, déjà humides de la sueur qui ruisselle depuis le front, s'embuent. Sa machoire ne tremble plus du tout. Il ne sent plus ses jambes... Et heureusement pour lui car ses pieds le feraient abominablement souffrir. On frappe à la porte. Peter ouvre et deux gardes jettent une femme et deux petites filles dans la pièce.
- Tu sais, ce sera pas les premières que j'tuerai ! J'vais te donner un cours. Y a deux façons d'tuer quelqu'un. Rapidement, comme ça.
- Tout en finissant sa phrase, il sort une sorte d'arme de sa poche, la pose sur la tempe de la plus petite des filles et tire. L'homme pousse un hurlement. Sa femme s'évanouit.
- Ou bien, on peut faire mourir lentement. J'vais t'faire une démonstration.
- Peter s'approche de l'autre fille, sûrement trop jeune pour bien comprendre. Il s'arrète dans sa course quand il entend l'homme.
- Je dirai tout ! Arrêtez !
- Peter se retourne lentement, impassible.
- Je... C'était sensé être un coup tranquille. Le client avait lui même fixé le plan... je suis un simple mercenaire. C'est pas moi qui ai eu le contact, j'ai .. juste l'ordre de mission. Nous.. nous avons vérifié, le plan était optimal, on s'est tout de suite dit que notre client connaissait la vicitme. Euh..Monsieur !
- Quoi d'autre?
- En arrière plan, la femme serre dans ses bras son enfant mort.
- Ca a foiré. La cible a détecté notre attaque... J'ai.. j'ai du la blesser.. pardon.. ce .. je n'avais pas le choix, elle a mit un homme à terre...
- Où est elle! T'as encore deux personnes à perdre !
- Son arme est maintenant pointée sur l'autre fillette.
- NON ! Je ne sais pas! Ca.. Ca a encore foiré après !! Dans le croiseur... Il y avait quelqu'un d'autre que nous deux.. je... ne sais pas ce qui s'est passé. Je lancais un saut spatial quand tout est devenu noir.. Je me suis réveillé ici.. pitié
- Le prisonnier pleure abondamment. Les larmes se mêlent au sang.
- Ton pote est mort, t'es le dernier. Et je ne l'ai pas tué. Tu sais aut' chose, qui puisse sauver ta gosse ? Lia t'a parlé ?
- Je.. non.. euh...Monsieur.... SI !! Attendez !!
- Peter baisse légèrement son arme.
- Quand on est entré, elle a détruit un écran. Je crois qu'elle a pas fait exprès. Mais j'ai reconnu le système... c'était le 5. Mais... euh ... euh..
- Pas utile... Dommage. Cet interrogatoire est terminé.
- Peter presse la détente. Trois fois.
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// Fin de l'achive //
HRP : Merci à Lia pour sa participation à la rédaction de cet interrogatoire.