La voie de Gaïa

De Apocalypsis
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La voie de Gaïa

De N'Tyr, publié à l'AG le 01/04 ETU.


La plupart d'entre nous ont le sentiment que la Terre constitue plus qu'une boule de roc, ayant à sa surface une mince couche d'air, d'océan et de vie. Nous sentons que notre appartenance est ici, comme si cette planète constituait vraiment notre foyer. En pensant de cette manière, nous avons donnés, il y a longtemps de cela, le nom Gaïa.

Cette conception constitue le sujet d’une sérieuse réflexion tant éthique que politique et théologique. Il devient nécessaire d’examiner notre place dans le monde alors qu’apparaissent des définitions et des explications concurrentes du rôle de l’humanité. L’utilisation nuisible de la technologie humaine à notre époque, au service tant du capitalisme et du socialisme industriels que du militarisme et du consumérisme, a de multiple manières sérieusement mis en danger plusieurs des écosystèmes des planètes. La science n'est pas mauvaise en soit, mais l’épopée de la science de nos ancêtres part de l’opposition entre subjectivité et objectivité et donne naissance à une représentation où les deux mondes deviennent hétérogènes. Plus exactement, on entreprend de distinguer deux substances, la chose pensante, "res cogitans", l’esprit, privilège de la conscience humaine, et la chose étendue, la "res extensa", domaine de la matière. Ainsi se départage l’opposition nette entre sciences humaines et sciences de la nature. Les hommes, à tord pensent que l’univers matériel doit être considéré comme une machine et rien d’autre qu’une machine. La matière est en soi dépourvue de fin, de vie et d’esprit.

Il y a deux conception de l’environnement : d’une part, une conception anthropocentrique de la Création dans laquelle l’humanité est perçue comme étant l’espèce supérieure qui dirige et domine ; et, d’autre part, une conception complètement non anthropocentrique qui laisse aux autres espèces la tache de mettre de l’ordre dans les dégâts causés par l’homme à l’environnement, tache pour laquelle elles ne semblent pas posséder les qualités requises. Une théologie politique de l’environnement utilisant l’analyse sociale, économique et culturelle pour montrer comment l’agent humain peut mettre de l’avant une société davantage en harmonie avec l’idée de société juste, pacifique et durable devient ainsi, à la lumière de la confusion culturelle et intellectuelle causée par notre insensibilité écologique, un champ important de réflexion.

Il existe bien sur une multitude d’approches qui permettent d’analyser le rôle de l’homme dans l’environnement.

Notre hypothèse, l’hypothèse Gaia constitue un autre de ces cadres. Cette approche est importante car elle nous est stimulante et réformatrice. Semblable à la révolution que nos ancêtres terriens ont connu avec Copernic, qui a obligé l’humanité à reconsidérer la place centrale qu’elle s’était elle-même octroyée au sein de l’univers, l’hypothèse Gaia possède le potentiel pour provoquer une transformation semblable des fondements de la culture. Elle nous remet en question sur certaines suppositions acceptées depuis longtemps concernant l’évolution, l’importance de l’homme dans la détermination des changements environnementaux, ainsi que les rapports existant entre la vie et l’environnement lui-même.

L’hypothèse Gaia est à l’opposé de celle de Darwin, la théorie de l’évolution de Darwin insiste sur la compétition dans la lutte pour la survie. Gaia, elle, est la coopération. L’endosymbiose selon laquelle deux espèces ou davantage peuvent coopérer entre elles de façon si étroite qu’elles peuvent finir pas n’en former qu’une seule. Plutôt que la compétition, c’est la l’interrelation qui constitue, le leitmotiv de la nature. Nous ne somme qu’un, plongé dans la biosphère comme un grandiose organisme vivant et intégré, (sans ligne de couture). La vie n’a pas conquis par la lutte mais par la mise en place de réseaux. Nous devons nous considérer comme un grandiose projet de coopération, t’elle la nature à son origine.

Gaia constitue un seul système naturel qui s’est créé lui-même d’une manière coordonnée et orientée vers un but, alors c’est clairement Gaia qui forme l’unité de base de l’évolution et non la chose vivante individuelle comme l’affirme les néo-darwiniens. En fait, Gaia constitue l’évolution elle-même. Dans cette perspective, la compétition constitue non pas la caractéristique principale mais elle est secondaire ; et la survie des êtres constitue non pas un fait hautement individualiste mais le fruit d’un effort coopératif.

Nous somme encore à un stade où l'homme est toujours un animal. Depuis toujours il exploite abusivement la nature comme une simple ressource. ais la nature est bien plus que cela, elle l'origine de l'humanité, ce qu'il lui à permis de devenir ce qu'il est, sans Elle l'homme ne serait rien.

Sachez pour finir mes frères, que Gaia est partout, chaque vies, chaque âmes, c'est pourquoi nous nous devons de respecter le monde entier car c'est ainsi que nous la respectons.

Puisse la Voie de Gaia vous éclairer.



"Tellus, déesse sainte, Mère de la Nature vivante Nourriture de la vie Tu punis et récompenses en éternelle équité Et, lorsque la vie nous a quittés, c'est en Toi que nous trouvons refuge Car tout ce que Tu distribues En Ta Matrice retourne. C'est justement que l'on Te nomme Mère des dieux Puisque par Ton équité Tu as conquis le pouvoir des dieux Tu es vraiment mère des peuples et des dieux Puisque sans Toi rien ne peut prospérer, rien ne peut exister Tu es puissante - des dieux Tu es La Reine et aussi la Déesse."


Depuis les temps les plus reculés, c'est ainsi que la Terre, en tant que Déesse Mère, fut perçue par les hommes. Une analogie profonde la lie au pouvoir de la féminité, capable de donner la vie, qu'elle nourrit, soigne et entretient. Elle est aussi pourvoyeuse de mort, celle qui accueille le mort dans son sein. Elle est donc berceau et tombeau et, maîtrisant le rythme des saisons et les cycles de la vie, elle porte en elle-même les mystères de la régénération de la Vie, donc de l'immortalité.

Comme la femme, elle a au moins trois visages : celui de la jeune fille, celui de la mère et celui de la vieille femme. Elle est la terre accueillante et fleurie au printemps ; la terre porteuse des fruits mûrs à la fin de l'été et la terre desséchée, dure et vieillie en hiver. Mais le mystère de la mort porte en lui-même les germes de la renaissance. Dans le tissage sans fin des fils de la vie, à la fin de ce cycle, au plus profond de la mort et de la vieillesse, une fois de plus, la Nature reverdit et reprend le doux visage de la jeune déesse, rayonnante de vie et de beauté.

La Déesse à travers les âges

Dans les temps préhistoriques, la Grande Déesse est représentée comme la procréatrice de vie, personnification centrale de la force de fécondité. Elle détient le secret de la naissance et de la génération. Pour l'homme du paléolithique, elle est la figure centrale qui préside aux mystères de la vie et de la mort. La Déesse Mère était la Terre fertile dans le sein de laquelle toute vie prenait naissance.

Avec l'apparition de l'agriculture, qui remplaça la cueillette et la chasse, le mystère se transféra au monde végétal : la Terre Mère figurait le sein maternel qui contient la semence des récoltes à venir et d'où elles sortiront quand la saison sera venue.

Avec les temps modernes, la Déesse et la Nature sont disséquées par le dieu rationnel de la science. L'ancienne vision du monde concevait la Terre comme un corps vivant, un être, une Mère primordiale qui portait de façon immanente le pouvoir de la vie.

L'hypothèse Gaia soutient que la Terre est un système vivant qui s'autorégule, un macro organisme au sein duquel règnent la coopération et la réciprocité. La synergie fonctionne dans la mesure où les macro et micro-organismes qui la composent se maintiennent dans un équilibre dynamique, chacun dans sa niche écologique. L'ordre de la globalité permet d'intégrer dans un Tout cohérent une multitude de différences, grâce à une intelligence globale qui est ce que les Anciens entendaient par Théos. C'est pourquoi ils considéraient que la Terre était dotée non seulement d'un corps physique mais aussi d'une âme, donc d'une sensibilité et d'un Esprit, d'une intelligence propre.




En notre fin de siècle, qui est aussi fin de millénaire et fin de civilisation, nous sentons confusément qu'un nouvel hiver sombre et froid s'étend sur le monde. Les forces de mort l'emportent et notre Terre Mère est menacée de toutes parts, saccagée par nous avec une violence inouïe au cours de ce siècle, bien plus que dans toute l'histoire passée.

Il ne dépend que de nous de changer notre regard sur cette Terre Nature, et de lui rendre sa dignité d'Etre, au delà des "avoirs" que nous cherchons à lui arracher, car nous avons compris aujourd'hui qu'une profonde interdépendance existe entre notre Mère Terre et nous. Il est temps de faire émerger à nouveau ce très archaïque et profond sentiment d'appartenance commune, de racine une qui relie tous les hommes et tous les êtres vivants au sein de cette Déesse Mère nourricière et généreuse.

Si nous réapprenons à contempler la nature non seulement avec nos yeux mais aussi avec notre cœur, peut-être redeviendrons-nous des philosophes, des amoureux de cette Sophia, Sagesse immémoriale qu'elle porte en son sein et qu'elle ne dispense qu'aux initiés, à ceux qui ont accepté de mourir au monde des apparences pour renaître au monde du Réel, s'unissant aux sources de l'Etre Universel. Ainsi pourront renaître l'ancienne Sagesse et revivre les anciens Mystères, avec une vision plus large cependant qui fera de chaque être notre frère. Pour cela, nous devons inverser la formule de Delphes et apprendre à "nous reconnaître dans l'autre et dans la Nature pour apprendre à nous connaître nous-mêmes".

Sommes-nous prêts à relever le défi qui verra renaître une nouvelle aube et fleurir un nouveau printemps pour l'humanité et notre mère Gaia ?