Attaque ionique 23/02
Le commandant Parisii, profitant d'un silence général qui s'éternisait, s'avanca au devant de l'assemblée et prit la parole:
"Nobles représentants des peuples de l'assemblée, je me présente aujourd'hui devant vous pour règler le problème de productivité des champs de betteraves sucrières de l'Isantarn, qui chose inadmissible souffe depuis plusieurs semaines désormais d'une invasion sans précédent de sauterelles à cornes et qui........................ veuillez m'excusez"
Le commandant Parisii arrêta net son discours car un homme en uniforme bellovaquien officiel se présenta à sa droite, visiblement essouflé par la course qu'il venait d'effectuer pour parvenir jusqu'à lui. L'homme lui murmura quelques incompréhensibles mots à l'oreille, et seules les réactions plaintives du commandant parvinrent jusqu'aux membres de l'assemblée...
"Comment?!.... Encore!!! Mais que veulent-ils cette fois?... De nombreuses pertes je comprends... oui ordonnez le déplacement immédiat c'est ça... non accèdez en tout point à leur demande, il y a déjà eu assez de sang!!!"
Une fois leur dialogue fini, l'homme se hâta de regagner la sortie de la Grande Salle, sans doute pour mettre en oeuvre les ordres qu'il venait de recevoir, tandis que le commandant Parisii se tourna de nouveau vers l'hémicycle:
"Que l'ensemble de l'assemblée veuille bien m'excusez pour ce contretemps, et particulièrement ceux pour qui l'invasion des sauterelles représentait un enjeu majeur de la séance parlementaire d'aujourd'hui, mais un de mes conseillers vient de me faire part à l'instant d'une bien triste nouvelle qui je pense peut être mise à l'ordre du jour. Nos troupes, stationnées pacifiquement en Coordonnée 1 d'un système viennent d'essuyer de multiples attaques ioniques. Mes services de communication ont d'ailleurs perdu tout contact avec eux depuis plusieurs heures, ce qui n'est pas de bonne augure quant à leur survie. Cette attaque, bien que revendiquée quelques minutes avant par son auteur, n'a pu nous laisser le temps d'envisager une solution de repli. Ce premier constat malheureux passé, et alors que nous nous imaginions à l'abri désormais, un autre message provenant d'un autre commandant d'un autre système nous ordonne une fois de plus de quitter son système, car une fois de plus des "essais" ioniques sont en cours.
Je dénonce ici l'individualisme dans lequel la galaxie est en train de sombrer. Ne pourront nous bientot plus voyager pacifiquement d'un système à l'autre, sans transpirez à grosses gouttes de peur de voir notre flotte massacrée avant 12 heures? Que recherche ces commandants? et je ne parle pas ici de l'empire universel et de son système 0, particulier... Ont-ils peur? est-ce un excès d'orgueil? Une démonstration bestiale de leur puissance? Veulent-ils veiller si jalousement sur leurs posséssions qu'ils sont prêts à massacrer tout ce qui passe à portée de tir? Quel en est l'intérêt aussi, puisque cela ne fait absolument pas partie de dommages collatéraux dus à un conflit extérieur par exemple? Cette situation risque de faire naitre de nombreux conflits qu'il aurait été facile d'éviter. Comprenez moi bien je ne prétend pas être capable de faire changer d'avis ces commandants soupçonneux, et qui ont les moyens de l'être, et je n'accuse pas non plus ces commandants d'attaques sournoises et délibérées, étant souvent prévenu à l'avance et ces dernières pouvant être qualifiées de non ciblées, de génériques.
Mais je me pose la question du droit de nos libertés de mouvement, en tant que flotte non belliqueuse. C'est pourquoi il me parait nécessaire de créer une liste des systèmes fermés par leur propriétaire, afin d'avertir les autres commandants qu'un voyage en ces lieux est sujet aux bombardements ioniques constants. Cette liste ne devra être rédigée que par les victimes et spectateurs de ces attaques, car trop de commandants malhônnêtes profiteraient alors de la peur inspirée par ces attaques ioniques pour s'approprier en toute quiétude un système en devenir.
Je vous remercie grandement pour votre attention, et m'excuse d'avoir été si long.
Le système 287 est à considérer donc comme fermé. Quelques heures après leur arrivée mes flottes y ont été anéanties."
Le commandant Parisii resta quelques instants debout sans rien dire, parcourant d'un regard songeur l'ensemble de l'assemblée, puis quitta la Grande Salle précipitamment.